Lamentable !

Lamentable l’épisode de la mise en place et du retrait en moins de 24 heures. Lamentables les tergiversations et les prétextes avancés par le maire qui personnellement se disait favorable. Lamentable l’absence de la moindre empathie et compassion vis à vis des habitant.es de Gaza qui vivent depuis 10 mois une offensive effroyable avec des dizaines de milliers de mort.es de blessé.es et de disparu.es sous les décombres. Car hisser leur emblème sur le pont c’est d’abord de la solidarité humaine, avant même toute prise de position politique.

Mais bien évidemment ce n’est pas que cela. Hisser le drapeau palestinien c’est reconnaître l’existence de ce peuple et de ses droits, reconnaître une situation d’injustice qui lui est faite depuis des décennies malgré les nombreuses résolutions de l’ONU, malgré le processus de paix d’Oslo prévoyant la création d’un État palestinien, systématiquement torpillé par les différents gouvernements israéliens depuis, dans l’indifférence de la communauté internationale. Et cette reconnaissance est le préalable indispensable pour tou.tes ceux et celles qui veulent une solution politique excluant la guerre perpétuelle.

Les jours et les semaines passant, doit-on désormais considérer que la non-décision d’arborer le drapeau palestinien est en fait un refus définitif ? Et alors que le drapeau israélien continue de flotter sur l’Adour, il s’agirait alors d’une prise de position politique extrêmement clivante de la part du maire et de sa majorité. Puisqu’elle rejoint la position de Nétanyahou et des secteurs les plus extrémistes du gouvernement israélien actuel, à savoir la négation de l’existence du peuple palestinien et de ses droits. C’est ce message, qu’on le veuille ou non, qui serait transmis et choquerait profondément la sensibilité de nombreux Bayonnais.es, d’habitant.es Pays basque ou de personnes visitant la ville.

On objectera que ce débat autour du drapeau est dérisoire et sans importance face au drame quotidien qui se déroule à Gaza. Ce n’est pas faux mais dans une telle situation, dans un conflit aussi long, aussi compliqué à résoudre et ayant autant de répercussions à l’international et dans l’État français en particulier, institutions comme citoyen.nes, chacun.e doit prendre, à son niveau, ses responsabilités. Tous les gestes ont une importance, du boycott des produits israéliens et des entreprises qui y investissent, demande formulée depuis deux décennies par la société civile palestinienne, à la mise en place du drapeau palestinien pour ne pas rajouter de l’indifférence à l’injustice.