Merci de ne pas signer cette pétition !
Depuis l'annonce de la couverture du territoire en réseau 5G de téléphonie mobile, un certain nombre d'oppositions se sont faites entendre, souvent par rapport à la question sanitaire de l'exposition aux ondes électro-magnétiques mais aussi par rapport aux questions sociétales et de façon plus globale quant à la numérisation généralisée en cours.
Notre groupe de la vallée de l'Arbéroue, dont l'action s'est concrétisée par le blocage toujours d'actualité de la construction d'une antenne-relais à Donamartiri, avait eu l'occasion de rencontrer des habitant.e.s de Bithirina inquiet.e.s par rapport à un projet d'antenne et dont un des soucis était la perte de valeur mobilière de leur bien. Finalement, une antenne de téléphonie, pourquoi pas, à condition qu'elle ne soit pas trop près de leur maison. Comme on dit en english : "Not in my garden !"
Les infos locales se sont récemment faites le relais d'habitant.e.s de Bidarte inquiet.e.s au même titre. Autrement dit, ils et elles ne remettent absolument pas en cause la technologie déployée, ni son utilité sociale, et encore moins le projet de société qui se profile à travers ce type d'infrastructure.
Dans la pétition lancée par ce collectif d'habitants de Came et Bidache contre une antenne-relais (ils ne nous informent d'ailleurs pas sur le type de technologie déployée, ce qui montre bien que là n'est pas la question), on peut relever quelques passages révélateurs :
"Si nous avons choisi de nous installer dans les collines verdoyantes du Pays Basque, c’est pour bénéficier d’un cadre de vie reposant, en pleine nature…"
"Nos biens immobiliers et fonciers seront dévalués (20% à 30% en moyenne) : la plupart des français ne souhaitent pas vivre à proximité d’une antenne-relais !"
Il s'agit donc de personnes venues de l'extérieur avec des capitaux, qui ont acheté généralement une ancienne ferme, entourée souvent de terres agricoles détournées de leur fonction, et qui craignent que leur investissement n'ait pas le rendement financier dont elles rêvaient. On les retrouve couramment reconverti.e.s en patron.ne de chambres d’hôtes, vendant un Pays Basque de carte postale alors qu’elles contribuent à le vider des personnes à revenu modeste et remettent en cause l’accès à la terre pour les paysans.
Elles ne veulent pas souffrir de l'inesthétique d'une antenne ? Ça tombe bien, nous non plus ne supportons plus leurs invasions, qu’il s’agisse des antennes ou des investisseurs…
Lutte contre la 5G : Concilier ou s'opposer, il faut choisir
A l’heure où les services de l’État mettent en place des instances de conciliation pour faciliter la couverture du territoire en 5G, avec l'aide d'une caution écolo bien connue ralliée à l’exécutif macroniste local, les opposants à cette technologie ne doivent pas tomber dans ce piège qui viderait la lutte anti-5G de sa substance. Il ne s’agit pas de savoir si les pylônes doivent être peints en vert ou en violet, déguisés en palmiers ou en pins des Landes (mais oui, ça existe !). Quant à la question sanitaire des ondes électro-magnétiques, si elle ne peut pas être écartée, elle ne doit pas prendre le pas sur les questions énergétiques, d’addiction à l’Internet mobile, de l’Internet des objets et plus globalement de l’informatisation du quotidien et des relations humaines.
Pour approfondir, on pourra assister à la conférence sur la transition énergétique et numérique avec Matthieu AMIECH samedi 7 octobre à 16h00 au local Gorriak - 40 rue Bourgneuf à Bayonne et avec Nicolas Bérard dimanche 8 octobre à 15h : https://www.ezkermila.eus/fr/agenda-fr/item/conference-avec-nicolas-berard-konferentzia-nicolas-berard-ekin.html
et lire l'article de Matthieu Amiech, https://reporterre.net/Sante-identite-L-Europe-veut-numeriser-toute-notre-vie