Un été où ça ne passe vraiment pas
A Bayonne, la première grande manifestation du samedi 17 juillet regroupe déjà plusieurs milliers de personnes et, durant toutes celles qui ont suivi, ce ne sont pas moins de 4 000 manifestants qui ont arpenté le pavé bayonnais chaque semaine, voire plus de 5 000 le 14 août. C’est une mobilisation très importante par le nombre et par la durée que nous connaissons ici.
Avec son allocution du lundi 12 juillet, en posant, selon son habitude, la contrainte et la répression comme thérapeutiques indispensables à la santé des citoyens, le locataire malveillant de l’Elysée n’a pas seulement orchestré une ruée vers les centres de vaccination, il a également réalisé le tour de force de déclencher un mouvement social qui a jeté dans la rue, en pleine période estivale et en à peine quelques jours, plusieurs centaines de milliers de personnes, revenues chaque samedi – jusqu’à plus de 430 000 manifestants, selon le « Nombre jaune », lors de la journée du samedi 7 août, et 360 000 ce dernier samedi d’août –.
A Bayonne, dès le 14 juillet, des manifestants sont descendus dans la rue pour dénoncer le passe sanitaire, la contrainte vaccinale (une obligation qui cache son nom – c’est plus facile à faire avaler selon les « spin doctors », gourous occultes de l’exécutif), la mise en condition de l’accès aux soins, une première dans un pays qui se targue d’avoir « le meilleur système de santé au monde » (que l’on doit, au passage, au Conseil national de la Résistance et qui fut mis en place par le communiste Ambroise Croisat, ministre du Travail en 1945), le refus du traçage numérique et les manifestes limitations des libertés individuelles qui en découlent.
La première grande manifestation du samedi 17 juillet regroupe déjà plusieurs milliers de personnes et, durant toutes celles qui ont suivi, ce ne sont pas moins de 4 000 manifestants qui ont arpenté le pavé bayonnais chaque semaine, voire plus de 5 000 le 14 août. C’est une mobilisation très importante par le nombre et par la durée que nous connaissons ici.
Ces manifestations dynamiques déambulent, sans itinéraires fixés, dans les rues de Bayonne, reprenant naturellement le déroulement non déclaré des cortèges des Gilets jaunes, prouvant au passage que le pouvoir, s’il a fait reculer les Gilets jaunes par la violence de la répression, n’a pas réussi à éteindre leur dimension subversive.
Les manifestations vont parfois jusque devant l’hôpital, pour apporter le soutien au personnel qui, après avoir été applaudi lors de la première vague l’an passé, est maintenant stigmatisé et menacé de « suspensions de salaire » si les soignants ne se soumettent pas aux injonctions du docteur de l’Elysée. (Les spin doctors sont toujours à l’œuvre : on coupe les vivres, mais on ne licencie pas… Et, en prime, on méprise une fois de plus le Code du travail, c’est toujours ça de pris !), pour s’achever devant la sous-préfecture, siège local du pouvoir et autorité de tutelle d’où sortent toutes les mesures répressives. Pour rappel, SUD et la CGT ont lancé, le 3 août, un appel à la grève nationale des personnels de la santé et du médico-social contre l’obligation vaccinale et la généralisation du passe sanitaire.
D’autres manifestations se déroulent les samedis à Saint-Jean-de-Luz et à Hendaye, qui regroupent également des centaines de personnes. Des rassemblements ont lieu aussi à Saint-Palais et à Saint-Jean-Pied-de-Port.
Tout cela montre l’importance de la contestation et de la colère qu’a suscitées l’instauration du passe sanitaire dont on nous avait affirmé, il y a quelques mois, qu’il ne s’imposerait pas.
Des personnes très diverses participent à ces journées de protestation, y compris de nombreux touristes. Les pancartes expriment essentiellement des revendications anti-autoritaires et contre le passe sanitaire, et les banderoles d’inspirations résolument sociales dénoncent pêle-mêle « la casse sociale, les lois liberticides, les multinationales, la dictature sanitaire », etc. Le mouvement de citoyens pour « la santé et la liberté » Bizitza, venu du Pays Basque Sud, a rejoint les défilés depuis le samedi 7 août.
Ce mouvement inédit n’a pas de direction établie, et il serait très difficile d’y voir une quelconque mainmise d’une extrême droite qui est d’ailleurs très discrète au Pays Basque. C’est un débat qui excite beaucoup les sphères militantes hexagonales, semble-t-il. Et c’est aussi l’un des nombreux pièges tendus par le malfaisant de l’Elysée et par son équipe (dresser les citoyens les uns contre les autres, stigmatiser les non-vaccinés, ridiculiser et insulter les opposants à sa politique…) : transférer dans « la rue » le fameux « pacte républicain » si utile dans les urnes : tous unis contre « l’extrême droite ».
Les acquis des Gilets jaunes sont
bien présents : auto-organisation
des citoyens en lutte.
A Bayonne, le mouvement s’organise avec une réunion le jeudi soir, où plusieurs dizaines de personnes représentant ou non une dizaine de collectifs locaux opposés au passe sanitaire préparent la manifestation du samedi. Réunion publique en pleine rue. Les acquis du mouvement des Gilets jaunes sont bien présents : auto-organisation des citoyens en lutte.
Jeudi 26, lors de cette réunion, près d’une centaine de personnes ont décidé la création du collectif « Bayonne liberté ». Il a été clairement appelé à rejeter toute tentative de récupération venant de l’extrême droite. Des voix se sont élevées pour revendiquer une nationalisation des laboratoires pharmaceutiques, d’autres pour l’instauration d’un salaire maximum face à l’indécence absolue des rémunérations des capitaines d’industrie et autres privilégiés. Les inquiétudes face à la rentrée scolaire et les moyens de faire face à une vaccination forcée des enfants sont débattus.
A Hendaye, un collectif s’est également constitué, le collectif « Résistons », qui a lu une proclamation (lire « Qui sommes nous ? » ci-dessous) devant les quelque 200 personnes défilant dans la rue samedi. Avec Bizitza de Donosti (San Sebastian), ils organisent une manifestation qui partira respectivement de la mairie d’Irun et de celle d’Hendaye pour se rejoindre sur le transfrontalier pont Saint-Jacques.
Lundi 23 août, une délégation d’opposants au passe sanitaire s’est rendue à l’hôpital de Bayonne pour rencontrer le directeur et lui « rappeler » le Serment d’Hippocrate : « Je respecterai toutes les personnes […] sans aucune discrimination selon leur état ou leurs convictions » et exiger le libre accès à l’hôpital, avec ou sans Pass.
Hôpital où s’est créé un collectif d’employés contre le passe sanitaire et la vaccination obligatoire. Près de 650 agents ne seraient toujours pas vaccinés sur les quelque 3 700 salariés, selon la direction. Une action de soutien a été appelée lors de la manifestation de samedi pour se rassembler à nouveau devant l’hôpital lundi 30 août (voir ci-dessous).
Mardi 1er septembre devant la médiathèque de Tarnos, une action anti-pass est organisée pour l’« inauguration de la médiathèque pour tous » pour « rendre la culture populaire accessible à tous ». Action identique dans de nombreuses bibliothèques et médiathèques de l’Hexagone.
Ce mouvement social est apparu à la surprise générale, en réponse au discours élyséen qui a été la goutte d’eau faisant déborder le vase des contraintes, des répressions que le gouvernement inflige à la population en guise de réponse à la crise sanitaire. Une fois encore, la plupart des « experts » sont dépassés par cette expression populaire décidément hors normes. Insultés, stigmatisés, ridiculisés durant un mois et demi, les manifestants, dont la revendication première est le refus du traçage numérique (ce qui n’est certainement pas un objectif des politiques d’extrême droite qui ne voient la société qu’en termes d’ordre, de contrôle et d’obéissance à l’autorité…), le respect des libertés et le libre accès aux biens communs (éducation, santé, transports…), ce mouvement social a tenu bon. Les centaines de milliers de personnes qui ont contesté dans la rue sont mobilisées pour la rentrée scolaire, mais aussi sociale, celle-là tout aussi inévitable.
Le mois de septembre 2021 débute avec plusieurs centaines de milliers de personnes dans la rue. Alors que le gouvernement se prépare à imposer d’odieuses réformes du chômage et des retraites, n’est-ce pas un immense espoir qui verrait se fondre le mouvement anti-pass, le regain du mouvement des Gilets jaunes et un mouvement social multiforme enfin réunis « du même côté de la barricade »(*), pour dénoncer ce système ?
(*) CGT, FO, FSU, Solidaires, Fidel, Unef et UNL appellent à une journée nationale de lutte le… 5 octobre (!) pour l’augmentation des salaires, la défense des emplois, les conditions de travail et d’études...
https://giletsjaunesbrestoishome.files.wordpress.com/2021/09/lpd_12.pdf
Annexes
Qui sommes-nous ?
Nous sommes des citoyens français et du monde et peu nous importent le genre et la couleur.
Nous voulons et pouvons vivre en harmonie avec la flore, la faune et l’ensemble des populations.
Nous rejetons la ploutocratie mafieuse qui nous gouverne.
Nous sommes pour l’accès libre aux soins, l’accès libre à l’enseignement, l’accès libre à la culture...
Nous sommes responsables du pouvoir de vivre sans courir après le profit.
Nous refusons la guerre armée, la guerre bactériologique, qui n’engendrent que misère et mort, parmi les humains, les animaux et les végétaux. Nous sommes contre ces guerres qui engraissent les marchands d’armes, les Big Pharma, LVMH, Total, Amazon...
Nous nous battons pour la liberté, l’égalité, la fraternité. Pour l’accès à l’eau pour tous, pour l’accès aux logements pour tous, pour l’accès aux transports pour tous, etc.
Bref, vos guerres ne sont pas les nôtres car nous, nous vivons et vous, vous comptez.
Journalistes ! les talibans, les sectaires, les fachos, les islamogauchistes, les intégristes sont ceux qui détiennent vos journaux et qui vous imposent la pensée unique. Vous nous traînez dans la boue, mais qu’importe, nous resterons droits dans nos convictions humanistes.
Vos articles ont l’odeur nauséabonde de l’argent ensanglanté de vos maîtres.
Oui au pouvoir de vivre libres, égaux et sainement !
Collectif Résistons
Hendaye, le 28/08/2021
Action à l’hôpital de Bayonne
Plus d’une centaine de personnes se sont retrouvées, dans la matinée du lundi 31 août, pour défendre le libre accès aux soins des personnes non munies du passe sanitaire et pour soutenir les soignants qui se posent des questions et qui refusent, dans l’état, de se faire vacciner. La direction a reçu une délégation mais n’annonce pour le moment aucune mesure concernant le libre accès aux soins. Elle s’est dite ouverte à une discussion avec les soignants. Nous vous livrons ici, sous forme de lettre à la direction, un document réalisé par les soignants eux-mêmes au sein de l’hôpital qui décrit une situation plus qu’inquiétante et qui est probablement comparable à ce qui se passe dans d’autres hôpitaux.
« Monsieur le Directeur,
Vous voulez nous suspendre de nos fonctions, vous voulez nous interdire de travailler parce que nous, agents non vaccinés, serions devenus de potentiels dangers pour les patients.
Très bien, alors, expliquez-nous votre logique ?
Expliquez-nous et dites nous ce qu’il faut penser de ces situations.
Par le biais de témoignages sur le terrain, au sein même des services (chose que semblent oublier de faire les journalistes : aller sur le terrain !), nous avons nous-mêmes recensé quelques exemples de faits survenus à l’hôpital de Bayonne. Et ce ne sont que quelques exemples !
Mais ils posent beaucoup de questions…
Qu’en pensez-vous ?
Bloc opératoire – courant août
Une infirmière, au Bloc Endoscopie, a été déclarée cas contact par un membre de sa famille, elle était doublement vaccinée. Le cadre de service lui a demandé de rester travailler le temps du résultat de son test PCR. Le résultat est arrivé 48 heures plus tard et la déclarait positive au Covid. Elle a donc sans aucun doute travaillé en étant contagieuse. Puis elle a été évincée du service, malgré sa double vaccination, puisqu’on sait aujourd’hui que les personnes vaccinées contaminées sont aussi contagieuses.
Question : expliquez-nous ici le bien fondé de la vaccination obligatoire qui aurait pour objectif de protéger les patients ?
Question : les cas contact, même vaccinés, nous savons qu’ils sont de potentiels cas positifs, dans ce cas, ne sont-ils pas eux aussi des contaminants potentiels ? Ne faudrait-il pas au moins les sortir du planning tant qu’ils n’ont pas le résultat de leur test (notamment ceux qui travaillent au bloc opératoire, en réa) ?
Bloc opératoire – au mois d’août
Ils sont au nombre de quatre soignants au schéma vaccinal complet à avoir contracté le Covid : un médecin, un AS, un ASH et une infirmière !
Chirurgie Gynéco – courant août, autour du 10
Une IDE est venue travailler quatre jours alors que son conjoint était Covid positif. Sous prétexte d’avoir reçu sa première injection de vaccination et que sa cadre était en vacances, elle n’a pas été déclarée cas contact, on l’a laissée travailler impunément. Suite à ces quatre jours travaillés, elle déclare des symptômes du Covid. Alors elle fait un test PCR qui s’avère positif. Cette personne a donc travaillé quatre jours en étant doublement vaccinée, mais contagieuse. Elle a ensuite été évincée.
Question : pourquoi cette personne n’a-t-elle pas été évincée immédiatement ? Pourquoi avoir attendu de faire le test PCR seulement lorsqu’elle a déclaré des symptômes ? Qui gère les cas contact quand les cadres sont en vacances ? Considère-t-on qu’une personne ayant reçu son schéma vaccinal est inoffensive ?
Chirurgie Gynéco – samedi 28 août
Une AS a appris ce matin-là en arrivant au travail qu’elle a été cas contact de son collègue de travail côtoyé le mardi d’avant. Il était son binôme de travail. Ce collègue déclaré positif est doublement vacciné. Et très important : il a attrapé le Covid pour la seconde fois. Cette AS apprend la nouvelle par ses collègues en arrivant au travail le samedi matin, elle apprend aussi que toutes ses collègues ont déjà été mises au courant depuis la veille par la cadre et ont déjà fait le test PCR !
Question : Pourquoi cette aide-soignante n’a-t-elle pas été contactée pour faire un test elle-même ? Discrimination volontaire ? Involontaire, mauvaise gestion du personnel contaminant de la part de l’encadrement ?
Secrétariat chirurgie viscérale/uro – semaine du 19 août
Deux secrétaires doublement vaccinées, PCR positif. Éviction des deux agents.
Radiologie – semaine du 31 juillet
Une manip radio doublement vaccinée positive au Covid. Évincée.
Radiologie – semaine du 7 août
Une autre manip radio, idem.
Remarque : Les personnes vaccinées se croient souvent faussement protégées et protégeant ! Notons que les personnes non vaccinées respectent souvent mieux les gestes barrière que les personnes vaccinées.
Et si l’on suit votre logique, vous pouvez aller plus loin…
Pour protéger les patients, ne faudrait-il pas obliger les familles des soignants à se faire vacciner ? Ainsi que toute autre personne susceptible de côtoyer la famille, bien sûr, à moins… d’interdire aux soignants de rentrer chez eux.
En effet, ne devriez-vous pas mettre des chambres aseptisées à disposition des soignants qui ont de la famille positive au Covid et leur demander de rester à l’hôpital en quarantaine de leur famille, de manière à protéger les patients de l’hôpital ?
Nous aimerions également évoquer la vaccination au Centre Hospitalier de la Côte Basque pour le personnel de l’hôpital. Nous nous interrogeons.
Selon le personnel de l’hôpital :
– Certains membres du personnel se sont fait vacciner directement dans les services par des médecins ou des infirmières. Est-ce que cette façon de procéder (qui semble éluder souvent les consentements, les questionnaires médicaux et le temps de repos qui suit l’injection) respecte bien le protocole recommandé ?
– Certains membres du personnel ont demandé à faire un test PCR avant l’injection, redoutant d’être Covid asymptomatique au moment de l’injection, le médecin leur a répondu que ça n’était pas la peine, perte de temps, le résultat serait à coup sûr négatif. Cela est-il bien professionnel ?
– Certains ont demandé une Sérologie qui leur a également été refusée (ce qui, ne le négligeons pas, peut permettre d’éviter une deuxième dose).
Faut-il évoquer aussi tous ceux qui ont été Covid positif il y a plus de six mois, qui ont encore une sérologie « immunité naturelle » très importante et qui sont obligés néanmoins de passer par le schéma vaccinal ?
Pourquoi néglige-t-on l’immunité naturelle ?
Les effets indésirables à l’hôpital
Le grand gagnant du silence à l’hôpital : les effets indésirables du vaccin
En tant que cobayes, à qui vous demandez de signer un consentement libre et éclairé, nous serait-il possible, monsieur le Directeur, de pouvoir disposer des chiffres des effets indésirables concernant toutes les personne vaccinées à l’hôpital ?
Il nous semble légitime de connaître ces chiffres : pour signer un document qui s’appelle libre et éclairé, il nous faut de la transparence !
Pouvez-vous répondre à ces questions ?
Concernant le personnel de l’hôpital de Bayonne :
Y a-t-il eu un ou des décès ?
Y a-t-il eu des accidents cardiaques ?
Le Collectif 64 Le droit de choisir,
Hôpital de Bayonne »