ZUTIK ! Collectif féministe contre les violences sexistes
L’objectif principal de Zutik lors de sa création en 2004 était de dénoncer les comportements sexistes et les viols pendant les moments festifs. Le groupe s’est ensuite engagé à réagir à chaque féminicide sur le territoire du Pays Basque Nord, décodant les mécanismes de la violence masculine et rappelant à chaque fois le nombre et le nom des femmes mortes depuis 2004.
Zutik mène aussi un travail de réflexion sur les violences, et peut organiser conférences, débats et ateliers. D’autre part, les bénévoles sont disponibles pour écouter et orienter les femmes en situation de violences qui leur en font la demande.
Le positionnement de Zutik dans la lutte contre le patriarcat et la domination masculine est éminemment politique, car cette lutte s’inscrit dans les luttes contre les différentes oppressions dont l’objectif est de changer radicalement la société.
Ces différentes oppressions s’articulent et se renforcent mutuellement. Pour nous, la notion d’intersectionnalité est un outil qui permet d’analyser les situations d’oppression et leur imbrication entre elles et de penser la complexité des inégalités sociales. Cette approche permet la prise en compte de multiples facteurs de discriminations tels que la classe sociale, l’âge, l’orientation sexuelle, le handicap etc, l’objectif n’étant pas d’additionner des couches successives d’oppressions, ni d’instaurer une hiérarchie entre elles, mais de lutter pour l’émancipation en déterminant les causes de ces différentes formes d’oppression, qui doivent impérativement être combattues simultanément.
8 mars 2013 BAIONA
Les critiques qui sont fréquemment adressées à l’utilisation de cet outil renvoient principalement à l’émergence de positions victimaires et/ou identitaires, vues par certains mouvements, principalement de droite, comme contraires à l’universalisme républicain (selon lequel les femmes, par exemple, sont des hommes comme les autres), et par certains mouvements de gauche comme contraires à l’analyse marxiste qui considère que c’est la domination capitaliste qui fonde et renforce les autres dominations et donc privilégie la subordination selon la classe sociale.
Pourtant, on peut se trouver à la fois en position d’oppresseur.e et d’opprimé.e selon les circonstances, par exemple sur la question des violences faites aux femmes ou des femmes racisées, qui renvoie à une prise de conscience de ses propres privilèges, à une remise en question au niveau personnel et au niveau collectif, à une démarche de déconstruction, souvent difficile à accepter et à amorcer.
Il nous semble urgent de susciter un véritable débat sur cette question mais aussi sur les orientations stratégiques au sein du mouvement féministe d’Iparralde et de tout Euskal Herri.